samedi 31 mai 2014

Vouvray- Pantin

Vouvray le week end dernier c'était l'anti Paris. Pas de métro qui sent...le métro, pas de klaxons, de pffff! et de grrrrrr! Pas de murs surchargés d'affichages sans qu'on ne sache plus qui vend, qui parle, ans surprise aucune à en finir par rêver de blanc. Pas de micro appartement parisien où l'on se familiarise avec les angles de ses propres meubles dés qu'on baisse la tête. Exposition et vente in situ, dans une maison en vente me concernant , pour d'autres dans des maisons qui vivent, chez l'habitant.Le pays des bisounours avec de la chaleur, des sourires et deux collages là bas.
Le Balzac , un bar fermé, fermé pour lequel j'ai dessiné des personnages buvant, buvant. Adama me l'avait appris, Vouvray c'est la ville du vin pétillant. Pour faire couleur joviale mes personnages tenaient des verres, rouges mais on est dans l'esprit. Sur le rideau de fer je place deux amis parce que toujours, encore, on voyage avec ses amis.
Coller dans une ville village de trois mille habitants aux murs vierges, avec des personnes enthousiastes c'est un bain de douceur. Retrouver l'essence, le pourquoi du comment, la fraicheur et la lenteur. Second collage...sur les toilettes modernes à l'allure de soucoupe écrasée. Invité à coller sur des toilettes à la demande de la mairie, la consécration espiègle.
Pendant les jours du marché les locaux défilent,jeunes, vieux, au milieu, un monsieur au visage ridé pétillant prend mon adresse pour m'envoyer des citations poètiques. Je mange du sucre, je bois du vin, discute avec la fille d'un magnétiseur et dans une semaine quelqu'un d'ici se fait tatouer certains de mes personnages de papier sur le poignet. Retour à Paris, une suite de lapins déblaient mon agenda à vitesse grand V .Depuis quelques temps les murs surchargés m'ennuient, on frôle l'agression visuelle. On me l'a reproché et je coche la case tout seul depuis un temps certain. Dans un trou d'air d'agenda direction Pantin, le canal, entre deux ponts il n'y a rien et dans ce rien il y a un mur. Je pars là bas , tout près, un peu loin avec sous le bras les hommes chapeaux découpés par madame ma mère dans la maison à trois étages de la cité des valois.
Au milieu du rien c'est encore la fraicheur, le temps pris lent, coller longuement, mes personnages couchés par terre, un simili escabeau d'occasion, un mur qui boit et le temps qui passe. Passent des gens, pas "les gens" car "les gens" ça n'existe pas. Des gens qui courent, pédalent, boivent, marchent, des gens enfants qui sourient, une dame venu lire qui remercie d'inviter à ralentir quand tout va si vite. Elle est douce cette dame. Il est doux ce moment de rien. La fraicheur c'est juste ça, se faufiler au milieu de l'attendu qui finit par tourner rond, des grrr, des pfff et des beurk. Se faufiler et faire du rien son palais courant d'air, on loge beaucoup dans rien. Retour à la maison dégueulasse comme toujours, heureux comme parfois. Une dame grimace car ma tenue est sale, les prolos sourient car ma tenue est sale, on s'en fout, le temps est lent à prendre.

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