samedi 19 juillet 2014

16000 cent fois

Angoulême, tout le monde ne descend pas mais j'y suis pour trois semaines. Loin de Paris loin, loin, loin. Vu de loin ça aurait l'odeur du foin, pourtant c'est encore la ville, fantome mexicaine, napolitaine mais c'est la ville.

A angoulême l'été on est à la plage, à royan, l'île de ré ou je ne sais où, je suis d'avant, parti à vingt ans, retour une fois à noël montjoie saint denis et une fois l'été. Ca sonne creux comme doux,creux comme la rue piétonne un dimanche mais sept fois par semaine. Les feux rouges n'existent plus, depuis que les ronds points ont fleuris et que la priorité est piétonne comme suisse, je suis au vert.

A Angoulême je commence toujours par tomber, j'ai le corps en vrac, dévasté par les efforts, la course parisienne et les aternoiments du cerveau pas que beau. Las de l'enfermement la dernière fois mon chat fou est resté là sagement. Il a grandi, poussé, ralenti, il a presque l'air sage, il y avait de la marge, faut il dire ,mais on est passé du griffon au bouddha miaulant par moments, la violence en plus puisqu'oiseaux et rivaux détalent. Peut être y voir un message.



Je déterre un peu plus à chaque fois ce qui a été ma chambre, jette, entasse encore, cherche un confort et bien sur je pose quelques repères, quelques sentinelles. La rue où j'ai beaucoup collé est pleine de graffs maintenant, il reste du papier sec, arraché. Je m'y incruste encore un peu, laborieusement, le mur sec et avide boit ma colle, il faut pousser beaucoup pour petit résultat.

Je me trouve de nouveaux lieux, à l'écart, préserver l'espace et me promet de ne pas trop, trop envahir, je ne tiendrai pas bien sur. La sagesse c'est cette lucidité qu'on n'écoute pas.




Un brin de journal local préservé par la bienveillance maternelle m'apprend que des étudiants locaux ont crée un je ne sais quoi technologique où l'on perçoit ce qui était, mes personnages ne partiront pas sans sépulture.



Je pose quelques repères, j'ai amené des amitiés de loin avec moi, solenn denis  ( auteur de théâtre et accessoirement du texte d'un livre paru sur mes personnages de papier) et Karl  marc le magicien veillent sur un pont et j'ai donné des frères à la coureuse du bois de mon enfance.

Je soutiens le commerce local, pas facile de déguster un milk shake taille gargagntua parfum chocolat blanc mais à coeur vaillant....



Un ange pour clin d'oeil de travers à une amie et sa famille, de travers, c'est pas de ma faute le vent poussait. Un joueur de tambour pour la mère d'un ami d'enfance et un clin d'oeil à la débauche, pas la folie du corps et du vin, juste la brasserie qui a pris un de mes dessins pour orner une bière.

Dans une rue qui tombe, parce qu'ici, ville à remparts, on monte où on tombe, je dépose Madame. Monsieur Téléphone lui envoie l'image et avant la réponse je sais déjà qu'un rire pousse rue du faubourg saint denis.




 J'ai tellement cligné des yeux que j'ai rendu les gens aveugles.






Ballade chariot à colle en main, les trottoirs sont étroits et défoncés , je prends la route pour entendre klaxonner et hurler " sale con va!" dit le conducteur à tête de bite, au pire ça fera match nul.Il fallait bien un contre exemple parce que les seules agressions ici pour l'instant sont des bonjour, des bonnes journées, des pardon et des merci.

 Je pense à une  inconnue, belle comme es mots et le galbe de ses cuisses, au nom de fruit en croisant près des berges une antillaise en maillot de bains au corps de muscles. Parce que la première m'a demandé si la mer était proche. J'irai bien voir la mer, entendre le bruit des vagues, ça change de celui du vague, j'irai, à une heure et des poussières de là mais ici on se baigne dans l'eau.

Midi et soir ma mère est maternelle, je mange des tomates qui ont le goût de gâteaux et je brûle l'énergie revenue le soir en courant près de stades où je tournais des heures, le corps en sueur , sourire aux lèvres, c'est loin , si loin mais c'était bien, tellement bien. Les muscles sont durs , ne sautent plus de barrières, quoi que...Parfois ça sent la bouse de vache, l'eau , l'herbe et c'est le bonheur hors bitume à quelque centaines de pas de la ville.

Les remparts sont immuables, les siestes fréquentables, les pages de livres d'été se tournent, c'est angoulême l'été.

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