lundi 15 septembre 2014

On grandit les genoux rapés

Cela à voir avec l'enfance. Pas parce qu'on dessine simple et qu'on peut tous le faire, il suffit de le décider, le faire, insister et puis laisser passer le temps.

Cela à voir avec l'enfance parce qu'on parcourt la ville les mains sales et qu'on s'en fout un peu. On fouille, on cherche, on savoure, les yeux brillants même si rien ne se passe vraiment.

On marche, on furète et on convoite le banal muret qui devient terrain de jeux. On se choisit un promontoire et on part à l'escalade . 



On accroche ses mains au dessus, on se hisse, on cherche un point d'appui. On souffle parce que notre corps il a peu à voir avec l'enfance. On monte ou on retombe. On raye sa peau d'éraflures blanches et rouges, ses vêtements de poussière, d'herbes et de ronces.





On monte et on ne sait pas comment on dévalera sain et sauf. On tend la pointe des pieds, on plaque les mains, on caresse le mur.

On sourit joyeux, on redescend, on est sale, dégueulasse, on se sent propres, fier comme un sou vieilli qui ouvrirait le monde.




Cela à voir avec l'enfance, on se construit des promontoires, des tanières, des cabanes, des cachettes, on fourbit nos armes de papier, de bois, de cartons. On fait équipe avec nos rêves et nos monstres, la vie ne fait pas de cadeaux, on lui rendra doux pour coup. Pour une dent toute la bouche, pour un oeil toute la gueule.

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