jeudi 22 février 2018

A plus tard, macro économie, singes et crachats

Aujourd'hui j'ai encore fait de l'administratif. En ce moment je fais beaucoup d'administratif.C'est sympa, tu fais la queue avec plein de gens différents et devant toi il y a un guichet. Au début il est très loin et puis doucement ,imperceptiblement il se rapproche et là tu peux découvrir, petit à petit si le poinçonneur sans poinçon du guichet sans Lilas est de bonne humeur ou non.

Parfois je fais de l'administratif sans guichet aussi, par courrier, par téléphone, par mail. Ca consiste généralement à donner de l'argent que tu n'as pas à des services qui  l'exigent. Ils jouent à ne pas te répondre, à perdre tes courriers, généralement je reçois juste les lettres de relance, la seconde, la première étant avalée par le hasard. C'est un gredin .



Quand tu es indépendant il y a les années ou c'est dur parce que tu ne gagnes pas grand chose mais quand tu as gagné là...tu montes d'un cran dans les soucis. Je crois qu'il y a un système de redistribution assez subtil en fait. Les pauvres on s'en occupe peu, leur boulot c'est de rester pauvres pour qu'on dise que c'est la crise, il faut faire des efforts, payer des aggios pour que les riches aient droit à des gros découverts, tout ça. 

Par contre les très riches ils ne peuvent pas payer d'impôts, ils ont trop de trucs à faire, il faut qu"ils gèrent des comptes partout, parfois très loin, dans des îles. Aller dans des îles c'est compliqué, il faut prendre des avions ,des sous marins, des avions. Les riches ils font des trucs de jeff koons  aussi alors ils ne peuvent pas payer d'impôts, ils sont comme les pauvres sauf que leurs vêtements coûtent très chers et qu'ils sont d'une dignité offensée qu'on prend aisément pour de la morgue. 



Donc aujourd'hui j'avais guichet à la mairie du vingtième, c'est sympa, on te bip ton sac, tu prends un ascenceur pour un étage comme ça tu n'es pas fatigué pour arriver dans la salle de longue attente. Là il y a une dame noire avec ses filles métisses. Elle parle avec sa bouche au monsieur calme du guichet, noir lui aussi.Elle parle et puis sa bouche accélère et ses yeux deviennent gros et ronds comme dans les films. Elle parle puis ça fuse, ça commence par "gros porc" . il y a des épisodes mais on s'en fout des épisodes, ensuite il y a "sale noire" , "singe" et d'autres prononcés par la mère et la fille ainée ( dix ans?). Le monsieur qui intervient est lui qualifié de "fumeur de joints" et "poseur de bombes".



C'est bien quand elle dit ça parce que tout le monde était devenu tendu...le rire s'invite à la fête de la noire qui n'aime pas les noires. Ca parait absurde cette dame noire qui n'aime pas les noirs, ça parait risible et puis finalement..;si elle était blanche ça resterait un être humain qui insulte un être humain comme si il se crachait lui même au visage. Ca resterait triste. Les crachats ça devrait rester érotiques.



Je sors un peu après le départ du cyclone, elle est encore devant la mairie, détaillant sa paranoïa à un agent municipal qu'elle ne semble pas traiter de singe. La cocote minute a explosé. Je déroule mes pas vers la maison , avec une carte d'identité neuve dans une poche et une relance de l'URSAFF dans l'autre, je n'ai pas l'impression que ca équilibre.

Le long du chemin je sème quelques personnages de papier que les jours déchireront, je ne crois pas que ça change le monde mais peut être bien que ça équilibre fragile le mien.

A plus tard.







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