J'ai rencontré l'international pénis fan klub à l'entrée du collège. Il avait une annexe dans le vestiaire des garçons, pas celui où ça sent bon, l'autre côté, on peut s'entendre mais pas se voir.
Une conférence gesticulée avait lieu, sans doute improvisée, sur le thème de la masturbation qui me permit de découvrir cette pratique. Cela semblait important et puissant à la fois, il était question de fréquence, de centimètres , et d'autres unités de mesure dont j'ai oublié l'existence, mon goût pour les sciences était déjà des plus mesurés. Chacun était interpellé sur sa pratique et tous dodelinaient de la tête ou poussaient de petits cris sonores.
Je m'adonnais peu de temps après à l'expérience sans la trouver concluante, jouer de cet instrument de chair à une fréquence répétitive finissait par procurer une réaction d'ordre liquide dont ne mesurant pas la portée transcendantale immédiatement je me passais un temps.
Entre temps l'international pénis fan klub s'était étoffé, il possédait une annexe en pleine cour de récréation où l'on se poursuivait pour s'écraser les testicules et se pousser des épaules pour entrer dans l'enceinte de la cantine. PHénomène étrange je vivais la journée dans une sorte de communauté où le menu était le même pour tous! On pouvait compenser cette anomalie en engloutissant le plus de rab et pratiquer la pratique du rôt.
L'international pénis klub grandissait, grandissait, je finis par comprendre qu'il était partout. Tout était prétexte à grandissement, confrontation, masturbation symbolique. Le professeur de l'EPS était probablement le responsable local, dissertant sur le physique de nos camarades ou incitant à frapper un garçon atteint de misère sociale.
Le klub permettait la constitution de groupes, couillus s'entend bien sur, sport, groupuscules l'on pouvait en rejoindre un, devenir chef de meute , simple factionnaire, heureux fonctionnaire et se frotter tous ensemble en grognant.
Seul on pouvait encore se confronter par des coups d'épaules dans la rue en fonçant sur un autre mâle, condamné à s'écarter, perdre honneur et virilité ou rester sur place et trouver querelle
Je rencontrais et vénérais la sainte verge plus tard, en décalage, snobisme? Pudeur de gazelle? Je choisis de la vénérer seul, hors de toute cellule du klub. Je la priais en invitant des parfums, des visages, des sourires et des images à la géométrie complexe. La sainte verge faisait taire les voix comme le terre à terre, nous volions au dessus des villes et ses longs bras me berçaient de cils songeurs. Toutefois...il fallait revenir et jamais la réalité n'était de taille .
Le temps passait , je ne pensais pas encore que tout s'écoulait mais le temps passait. Le klub grossissait en importance et je finis par comprendre qu'il dirigeait le monde. Camouflé sous des pseudonymes il gérait en sous main économie, clubs de tout, coups du sort, sortilèges, stratagèmes, partis politiques , night Klub, business du show, conflits armés.
L'international pénis fan Klub contrôlait le monde masculin qui parlait au monde masculin : on pouvait se tester à la bière, au lancer de tout, à la foire aux marrons, au pognon, à la conduite, aux gonzesses. Le riche comme le pauvre pouvaient trouver un terrain et le premier cumulait.
Nous avions des discussions d'hommes à hommes.
Je choisis de me taire.
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