Hier c'était une éclaircie sous la pluie. Charleville-Mézières le pays rimbaldien, premier passage , pas le dernier sans doute. Un sac à roulettes rempli de rouleaux, une amie emplie de sourires et moi et moi et moi.
La vie si ce pouvait être cela je ressemblerai peut être à un bouddha vivant anorexique plutôt qu'à un raspoutine chaste et imberbe. Un train , du papier, une ville inconnue, des gens souriants qui vous accueille ou qu'on croise au hasard.
La ville a de beaux murs, pas forcément des murs pour coller mais de beaux murs anciens comme la pierre, précieux, d'époques et d'épopées puisque Pignon Ernest y est venu commémorer Rimbaud.
Il y a des berges, une péniche, des vestiges de papiers anciens un peu mort vivants, un sex shop joyeusement acceuilli dans un immeuble magnifique et pas de parisiens, ce qui permet de voir les voitures s'arrêter aux passages cloutés et à vos pieds de demeurer intacts.
La dame pipi locale qui a l'air contente de ce que je poserai devant les toilettes publiques devant une réplique locale de la place des vosges. Il y a ce trio improbable aux visages marqués chez qui tout est de travers, les yeux, les dents. Ils n'ont pas les mots mais ils sourient , aiment et c'est déjà beaucoup dire.
Il y a des vieilles dames aux yeux qui brillent pour remercier flatter, une passante qui donne son adresse pour que j'y passe, il y a des merci, tout ça en vrai.
Après le train, gare de l'est je marche pour ne pas rentrer trop vite, parce que je me sens ralentir en marchant . Il me reste de la colle et du papier, je marche jusqu'à ce que la colle se tarisse , pas la sève, il en reste encore.
Je marche et je croise encore des figures, un enfant à qui sa mère explique que quand ils passeront demain le personnage sera fini, un monsieur s'étonnant que mes dessins ne soient pas faits par une femme. Il est mignon, il insiste pour dire qu'il est certain qu'il en existe d'autres "dans le même genre" faits par une femme dont un au coin de la rue à droite que...j'ai posé. Il y a le dernier, un peu confus, très confus, il fait mine de s'énerver parce que je le remercie pour ses mots "gentils", merci et gentil ça ne lui va pas. Il grommelle: non c'est pas gentil! c'est moi qui te remercie parce que c'est beau! On n'est pas dans le gentil!
Je marche et je croise encore des figures, un enfant à qui sa mère explique que quand ils passeront demain le personnage sera fini, un monsieur s'étonnant que mes dessins ne soient pas faits par une femme. Il est mignon, il insiste pour dire qu'il est certain qu'il en existe d'autres "dans le même genre" faits par une femme dont un au coin de la rue à droite que...j'ai posé. Il y a le dernier, un peu confus, très confus, il fait mine de s'énerver parce que je le remercie pour ses mots "gentils", merci et gentil ça ne lui va pas. Il grommelle: non c'est pas gentil! c'est moi qui te remercie parce que c'est beau! On n'est pas dans le gentil!
Au revoir monsieur le pas gentil et merci Charleville....
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