dimanche 1 septembre 2013

Je jouais du luth avec une flûte


Au début est le crayon de papier. Bien sur on peut s'en passer, si on est maître traits mais pas moi ou si on fuit monsieur le travail pour épouser " à peu près" .

 A peu près il dit "c'est du vite fait, tu vois, c'est imparfait, si c'était à refaire ce serait différent mais c'est du vite fait tu vois"... A peu près c'est un truc de lâches ou de paresseux.

Je le sais j'ai trainé les premières années avec " à peu près", ensuite on s'est quittés, on avait des divergences idéologiques . Des divergences comme avec ces amnésiques de la légèreté qui pensent que je suis royaliste parce que je dessine des couronnes mais c'est un autre sujet, c'est un crime es majesté.


Crayon de papier lui c'est l'ami de la lenteur, il s'installe posément , toujours accompagné de madame gomme et monsieur le tailleur. Madame gomme est exigeante, pas capricieuse comme une fille, exigeante comme une Dame, elle veut du papier épais , qui ne se torde pas , qui ne se troue pas sinon ça ne sert à rien, elle dit que sinon ça ne sert à rien.

Papier crayon il enfile ses chaussures de danse épouse vos doigts et là il se met à onduler en musique, il glisse, il danse, il est technique comme le tango, léger comme une plume. C'est un tenace, il glisse et recommence, encore, il cherche les courbes comme un amant attentif, il écoute, quand il entend il recommence.

Avec lui ça dure un temps, long ou bref ça dure un temps jusqu'à ce que les formes, les mouvements, les spirales aient attrapés les émotions, les sourires, la douceur, jusqu'à ce qu'ils les contiennent sans les étouffer alors c'est fini. C'est fini, il ne reste plus qu'à reprendre, il ne reste plus qu'à noircir, à réussir ou rater le dessin mais c'est fini, il est là. Il ne reste plus qu'à finir, ça dure long temps.

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