lundi 9 janvier 2017

Des luges et des luges

Aujourd'hui nous avons testé mes capacités à m'orienter dans une ville et ses transports. Fort heureusement je n'ai pas perdu la main gauche après les dix heures de voyage en camion et quelques jours d'hibernation.

J'ai gardé intacte ma faculté à éviter raccourcis , parcours rationnels et chemin droit au profit des déambulations , larges cercles et contournements.



Nous voilà donc, nous car nous sommes nous. Je suis Berlinois avec le Laurent de montreuil , Laurent benaïm. Pour la plupart des personnes qui apprécient mes personnages j'imagine que le travail photographique de Laurent est à mille mieux mais...On fuit tous quelque chose qu'on peut appeller ennui, platitude ou réalité. On y fait pousser de la poèsie, des émotions , pousse des cris ou murmure, chez Laurent disons que ça crie un peu.



Nous voila donc nous à une trentaine de minutes de marche sur neige d'un marché aux puces dont une source française nous dit le plus grand bien et qu'une autre dépeint en turpitude touristique.

Trente minutes de neige, d'immeubles bas la tête en haut à Pankow. C'est un peu plus la vie là abs alors on croise des gens, pas mal d'humains, de plus en plus d'humains. Ils marchent avec de petits personnages couverts d'anoraks, de gants et de bonnets qui circulent sur des luges en criant, assis, debouts, couchés.

Je sème avec parcimonie les miens parce qu'on marche longtemps donc ne s'arrêtes pas tout le temps, non mais hein.




Il y a des casinos, des picolatas phalliques, des cafés par milliers et des luges, des luges, des luges.

Le froid est un garçon charmant, il ne gêne pas vraiment, un brin fétichiste il est seulement amoureux des pieds et orteils. Une halte et il se calme un peu. Deux haltes et il se calme vraiment. Les puces sont juste des puces, des tshirts, des gants, des disques à prix très neuf, des petits tas de rien, pas désagréable mais qui rien qui gratte vraiment. Les immeubles sont tout sauf uniforme, du vert, du bleu, un peu, juste un peu, pour détonner.



Laurent finit d'installer son atelier, de retour à la "maison", la tête posée sur une table je présente mes hommages au Morphée de l'après  midi . C'est la nuit il est quatre heures, on se coucherait presque, on serait le grand père dans un repas du dimanche de toutes les zones rurales du monde oisif.



Sortie deux, en solitaire pour aller voir un mur au loin, pas si loin, une grande ligne droite et quelques courbes, Mireille Darc. Je ne sais pas sur quoi je colle, ce que disent ses panneaux. Je comprends juste que celui d'hier, pris pour un numéro de magicien doit correspondre à une campagne électorale. Quant à savoir si il y a une vérité dans cette confusion...

Le tour du lac gelé, c'est comme les buttes chaumont à seize heures mais avec la lumière en moins. Un grand tour, un lac gelé ou des canards vivent en communauté sur le petit arc de cercle encore humide. Partout des parents , enfants, quelques amoureux et des luges , toujours des luges. Des aires de jeux, d'improbables statues de phoques d'où pendent des stalactites comme dans la scène finale de shining sans que personne ne crie: Dannnnnyyyyyyyy!





Pemière chute sur le sol depuis mille ans, la neige est accueillante, mon pinceau à petits collages est resté là bas, la neige est kleptomane.Le jour est plus que présentable, la torpeur m'embrasse, rideau blanc.

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