lundi 6 septembre 2021

Erwan et la peau

 

Depuis quelques temps je tatoue, j'explore, apprend comment une machine peut graver dans des peaux mes dessins. Passer du rotring à la machine qui vibre et pique c'est un en avant qui me ramène un peu en arrière. 
 
Les personnes qui viennent , souvent elles connaissent mes dessins ( sous la forme collage généralement) depuis long temps, parfois depuis le départ : my space puis les murs de paris , angoulême, tours en 2010 ou 11.
 
 
 Je revois , rencontre des personnes qui les adoptent avec générosité et grands sourires, recroise des sourires de patisseries, de marchés d'artisans de l'art, de papier collé dans le 11ème . Il y a des suites que je n'aurai pas inventé à "l'époque" on est tous tellement de passage et tout va si vite que revenir dix ans en arrière c'est parler d'une autre époque.
 
 Il y a dix ans je rencontre SOlenn Denis, je crois qu'elle n'avait pas encore monté de pièce mais elle écrivait, photographiait. Pour son anniversaire Solenn me demande si je n'aurai pas un "vieux dessin raté" avec un personnage auquel je pourrai rajouter une couronne. Une couronne parce que Solenn fête son anniversaire dans un parc parisien avec ses deux amis Delphine Bourloton et Erwan Daouphars le jour des rois mages, quand les mecs viennent dans l'étable avec les cadeaux ( épisode développé dans la bible: la vie de brian par les monty pythons).
 

 
 
 Je passe une nuit blanche pour dessiner trois personnages couronnés les réprèsentant. Toi même tu sais je ne fais pas de portraits mais je pique des trucs aux gens, un détail, une aura, je mets de l'affection dedans quand j'en ai et on dit que c'est eux. L'original sera pour elle, le scann pour le carton d'invitation du dit anniversaire et puis j'en colle de grands tirages taille humaine devant chez chacun d'entre eux le soir de leur anniversaire puis...cent dix autour du lieu, de chez eux, cent dix grands parce que l'envie, l'énergie, la joie, l'excès. Je découpe le jour, je colle la nuit, j'ai des cernes, de l'envie, l'énergie, la joie, l'excès, le jour de la fête ma batterie est vide, je suis triste de fatigue, on s'en fout. Le dessin s'appelle "la nuit c'est pour les rois"...
 

 
 
Après il y a ce qu'il en est fait, un week end à Rennes me le fait penser comme "la nuit c'est pour les reines" , une classe d'école maternelle monte un spectacle autour de mes dessins et précise: pour les rois ...et les reines! Ca doit être ça l'équilibre. Je suis invité dans une école de ménilmontant ( à cent mètres de mon logement sans quittance ni gaz fiable de la période) où plusieurs classes ont dessiné des rois et reines, reprenant fidèlement les personnages. Devant moi il y a cent Erwan, Solenn et Deplhine. Ca fait...un effet certain. 
 
 

 
 
Un livre sort traitant de mes collages . Je fournis texte ( par Solenn) et photos. Je choisis une double page avec quelques amis qui posent généreusement devant le portrait de papier collé bien grand. Il y a les trois rois...et reines! Il y a Karl Marc de HandMade Fine Tattoo qui me tatoue depuis quelques années, Emeline et leur fils bébé et Corinne Burgaud avec qui on fait des photos où je cache ma tête sous des masques ou des grimaces. Martial Denais prend la photo et il est dessus quand même parce que vivre sans tricher ce serait végéter. Les Hisinger descendent de leur immeuble, on boit des trucs je crois. Un monsieur pense que je suis riche car j'ai été interviewvé dans le journal du dimanche, je dois déjà des loyers et j'écoute une vieille dame engueuler les policiers à vélo qui lui répondent: Madame, est ce qu'on a dit quelque chose? 
 
Ce sont les seules policiers en vélo qui n'ont pas le syndrome "alerte à malibu" que j 'ai croisé pour l'instant. Rick Hunter en mobylette sans moteur.
 
 

 
 
 Les rois et les reines continuent de se promener, les enfants les aiment bien, certains me grogneront qu'en avoir coller autant c'est de la pollution visuelle, du marketing. Maintenant je comprends. Les dessins se promènent et samedi Erwan est venu chez Karl pour qu'on pose sa tête de petit roi sur ses bras. Les bras du comédien monstre que j'ai vu pas mal de fois se déployer, rugir, attendrir. Samedi il était couché, on se taisait et c'était bien.
 


 
 
 Merci Erwan et tous les autres. La vie c'est que des cailloux, ceux qui nous assomment, font glisser, ceux qu'on sème, j'en ai semé énormément, quand ils reviennent c'est beaucoup.

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