lundi 21 mars 2022

Dix ans

 En ce moment à paris, galerie Eko Sato, a lieu l'exposition " dix ans.

Dix ans comme dix ans d'exposition depuis celle du 10 mars 2012 au défunt houla oups, bar rue basfroi toujours à Paris.

 Elle est visible jusqu'au 9 avril et j'y serai régulièrement présent, la galerie est située au 57 rue des cascades métro jourdain, ouverte de 14 heures à 19 heures du mercredi au samedi.

 

Pour tous ceux qui ne la verront pas voici la dernière série de dessins -peintures réalisés pour l'occasion, ce sont de grands formats, 70 X 100 qu'un écran ne met pas en valeur mais c'est déjà ça.



 














dimanche 29 novembre 2020

On a toute une peau pour se raconter nos vies


 

Retour à la galerie Eko Sato, 57 rue des cascades 75020 Paris pour l'exposition " On a toute une peau pour se raconter nos vies".

 

Comme toujours des dessins vécus comme des bulles. la bulle c'est déjà de s'asseoir, poser, quelques minutes quelques heures avec gomme, papier, crayons. S'asseoir et échapper au mouvement perpétuel, sur le papier poser une échappée au monde. On y trouve toujours peu la violence de celui , seulement un reflet, un contrepied .


Cette fois la bulle est de peau. Il y a quelques années une à peu près inconnue m'avait écrit que certaines formes graphiques que j'utilisais lui évoquait l'intime et la peau. L'idée m'a plu, j'en ai entouré mes personnages. Ceux là sont donc placés dans des bulles de peau, on y perçoit sans doute plus la douceur et le tendre qu'halétements et furie mais l'idée était là. Le corps et le tendre comme refuges, plénitude.


Les deux personnages sont masculins-féminins, androgynes, miroirs et métamorphose, deux  à plus de bras, plus de mains pour s'envelopper davantage ou peut être un peu plus, chacun verra ce qu'il voudra. Ca sert à rien d'expliquer un dessin, en le tue toujours un peu à l'assommer de mots. Si il y a une émotion ça suffira, l'ancrage aura été fertile.

 

En parallèle sortie du livre du même nom chez critères éditions avec qui avait déjà été publié " on est tous roi d'un pays qui n'existe pas", augmentation radicale du tirage puisque l'on passe de 401 à 402 exemplaires numérotés et signés.





dimanche 12 avril 2020

Le monde était fermé VII




jeudi 2 avril 2020

Le monde était fermé (III)





mercredi 1 avril 2020

Le monde était fermé (2)





jeudi 19 mars 2020

A la sainte Pandémie, Corinne

A la sainte pandémie pense à tes amis: Corinne


 est photographe.









samedi 4 août 2018

Tu veux une sucette?

On devrait toujours écrire aujourd'hui. Après il s'envole, il est replié, étiré, déformé par tous les aujourd'hui d'après. Il est déjà ébréché d'hier.

Aujourd'hui d'hier j'avais rendez vous à Alexandre Dumas avec C. Est ce qu'on peut avoir rendez vous à meilleur endroit qu'en un lieu portant le nom de l'ogre qui enfanta Monte Christo , les mousquetaires du roi, la reine Margot et agita les guise?

Mon diable à roulettes est avec  moi donc avec nous, j'aimerais dire qu'il faisait froid, ce serait exotique mais du plomb, seulement du plomb et j'essaie d'admirer les parisiennes avec une discrétion qui ne fera pas de moi un chien de plus rendant fou par la peau.

Des pas à deux,des mots à deux. Des bêtises et des récits autour d'une table, curieusement il faut être si proches pour apprécier avec gourmandise la superficialité de nos petites histoires. Sans ce lien, qu'est ce qu'on baille, qu'est ce qu'on regarde l'heure en pensant à comment on la peuplerait seul.

Seul à nouveau, quelques pas plus loin je dépose mon personnage sans visage inspiré de la pochette d'oi polloi, anarcho punk gaélique et de monty pythons, pourtant on me dit Magritte alors pour faire plaisir, parce que ça rassure disons Magritte, peut être Magritte.




Un hachoir et un mouton, "dessine-moi un...", dessin pour une exposition "1968-2018" qui parle de politique un peu , de végétarisme un peu, de ce qu'on veut beaucoup.

Le passant qui passe ouvre son téléphone pour me montrer sa collection de photos de la rue, de rue, donne ses dates, j'écoute, pour faire plaisir, ça le rassure peut être, comme un selfie, des amours, l'argent, des ronds dans l'eau, on se rassure comme on peine.




Plus loin le chevalier au dragon dont le visage fermente s'adosse à un mur qu'il dépasse un peu. La passante n'est pas marquée, elle a cassé,. Elle a cassé dedans, ça se voit. On fait tous les malins à exhiber nos fêlures et prétendre être revenu de tout pour être certain de ne pas aller nulle part mais elle..elle est cassée,avalée par ses malheurs. Je réponds aux questions, pour faire semblant de discuter, peut être que ça rassure .

Des pas, encore des pas, la colle coule parfois à travers les sacs percés. Je pars chercher un paquet, pour "raisons techniques" la poste l'a placé dans un relais autre que celui choisi, à trois kilomètres, pour des raisons pratiques j'ai juré grossièrement en l'apprenant mais c'est comme ça. Si on est un pays de service alors il s'adresse à une confrérie masochiste. Les coups, les coups, pourquoi pas mais il faut choisir qui les donne, trois kilomètres...c'est bas.




Retour, longer le cimetières des sommités. Une jolie place en briques pour coller deux messieurs amoureux que j'ai vu sur scène chez Madame Arthur, pour des soirées toujours merveilles. Portrait cadeau parce que dire merci n'est jamais inutile. Eux, du rouge, de l'or pailleté et une phrase qui les enlace.

Derrière arrive une dame à fauteuil électrique. " Ca c'est beau. Là je veux bien. C'est pas comme ces saloperies de tags. Je leur tirerai bien une balle dans la jambe" . Peut être qu'elle se rassure, peut être que ça lui fait du bien mais je ne reste pas discuter des balles dans la jambes. je croyais que c'était dans les genoux les balles pas à blanc. Tourments.



Retour, des pas, encore des pas. Dessiner un peu. Découper un peu je crois car la mémoire ment peut être. Courir, aller courir. 37 minutes. 37 minutes c'est certain parce que c'est mon plus long de ces dernières semaines. 37 minutes, fin à 22 heures, belle journée, bien être. J'ai couru "vite", serein. Je respire, marche, fumant de partout et souriant comme un âne.

22 heures et ce petit jeune homme s'arrête aussi de courir, mêches ondulantes cheveux mi longs, barbe, vêtement nets. Il sourit, tellement qu'il grimace. Il gonfle tellement les pectoraux qu'il se déforme. Il faudrait leur dire à tous, si on n'est pas musclé on n'est pas musclé, se tordre est inutile. Imaginez qu'on casse?



Il s'approche et marche en parallèle, les yeux au dessus de sa grimace dans les miens alors je demande si o n se connait car j'ai légué ma mémoire en route quelque part ailleurs comme les livreurs de la poste sauf qu'eux ils doivent revendre.Ca ne vaut rien une mémoire percée.

Il répond non , il répond que non mais il demande " tu veux une sucette?".

Dedans ça grogne,  dedans on voudrait qu'il ait mal. Mais...j'ai un peu l'habitude hébétée et puis...il est 22 heures, c'était une belle journée. On ne va pas...s'hystériser pour avoir croisé un chien rendu fou par la peau à Paris.

C'était aujourd'hui.


jeudi 15 septembre 2016

Bon marché, bien marché, cascades et roulades

Le temps va vite, trop vite, trop vite. Il y a quelques jours conversation-réunion au Bon marché ( grand espace parisien né au 19ème avec grande épicerie attenante orienté luxe, en langage feutré on dirait qualité) pour préparer une table ronde au sujet de mes personnages de papier.

Il y  avait les personnes que j'ai conseillé à mes référents de la direction artistique locale soit Thom thom le génial secrétaire de l'association "le mur" et artiste au cutter, Jean Luc Hisinger, graphiste, éditeur et homme bon et pétillant avant tout, Eko Sato, ma galeriste et conseil, secrétaire comme elle dit parfois et Cerise pétillante journaliste qui avait fait un article sur moi quand sa rédaction ne voyait pas trop l'intérêt de traiter un "personnage de quartier".



On a refait le film du quand, du quoi et du pour quoi. Chacun évoquant ce qui l'a surpris, fait sourire, ce qu'il y voit, la question des origines, du fond et des histoires, beaucoup d'histoires, que des histoires.

On ne vit pas pour la course, ses déclarations d'impôts, pour nos addictions plus ou moins contrôlées ni pour toutes ces piles de rien. on vit pour ces histoires, ces moments qui deviennent drôles même quand ils ne l'étaient pas.



On a raconté la première exposition, bar punk, senteur bière, petite foule joyeuse et bigarrée, adolescentes gothiques, dames chic, gays, hétéros, porte manteau plein. 

La galeriste , marchande d'art qui prétend acheter pour elle, maladroite elle se vend, ses propositions, le moment où devant tous les refus elle se lève , pose la main à l'intérieur de mes cuisses. Game over. La découverte du monde de l'argent , de la compét, des attentes, du non paiement permanent, excusez moi j'ai envie de rendre, j'ai envie de reprendre et disparaitre.



Les premiers collages dans la rue de l'aimée comme une farce et tant d'espiégleries après. Les personnes qui donnent de l'élan, un coup de pouce, Béatrice, Seb, les portraits d'amis sur leur passage, le passage du A4 au format big jim, les ceux qui aiment, les ceux qui détestent, le milieu et ses règles mitan auxquelles je suis abonné absent. Les voyages , premeirs voyages de ma vie molle et vive. On a évoqué les surprises, les expositions concues comme des moments. On a parlé des mots que j'assumme à moitié, plus ils sont délicats plus mon nez rouge est gros, tout ceci n'est qu'un jeu, nous sommes vivants, ça n'a rien de sérieux.

Ce temps là c'est rien, presque rien dix ans depuis que j'ai repris le dessin comme un plaisir d'enfance oublié, cinq ou six de collages, quatre d'expositions et qu'est ce qu'il est salé-sucré pourtant ce temps.



J'en suis sorti avec de petites vagues d'émotions, l'envie de faire, faire plus et prendre le temps pourtant, ralentir, se blottir mieux encore dans les histoires et avec ces gens, des gens qui sont des personnes .

Ah oui...sinon mes personnages flottent en bal au bon marché et sur toutes ces facades. Le coeur c'est un bal suspendu, un mobile mais pour géants, la proposition qui m'avait fait briller les yeux lors de la rencontre de mai ou avril, je ne sais , avec leur équipe. Quelques mois de travail non stop plus loin , du temps en long, en large et en travers et ce bal existe.

Le bon marché est pour un temps un espace étrange, j'y vois mes personnages de trois à quatre métres,, autour, dedans, des personnes sortant avec des sacs en papier couverts d'eux, c'est assez...drôle et chouette comme tout ce que l'on peut faire d'inattendu dans la vie.




J'ai fait beaucoup de marchés avant mais des bon petits, dans des arrières salle de bar, avec des copines créatrices, chacun apporte sa table, ses lampes et ses créations, on vend des yeux à la main sans dépôts fantômes dansdes boutiques qui paieront un jour, on parle , se taquine, discute. Quand j'étais petit je crois que ça s'appelait peut être déjà DIY. Le prochain il se nommera bazar bizarre et c'est bientôt.



A l'inauguration il y avai mes amis d'adolescence-angoulême, quelques amis de mes années éducation nationale à st denis, des filles que j'ai aimé un peu ou beaucoup, vincent de beauvais éditeur d'un fanzine il y a mille ans pour jeunes blancs à cheveux courts aimant la musique prolétaire et le reggae.

Il y a aussi la galeriste d'où j'ai exposé à Miami Vice, celle qui me doit de l'argent depuis u nan, a refusé de me rendre mes dessins et les a gardé un an de plus avant que j'arrive à les récupérer par des tiers, certains dans un tel état qu'on a l'impression qu'ils ont été piétinés. Elle bondit  sourire, diamant, "so happy", sans commentaires. Si j'avais trente millions d'amis le dernier des chiens galeux passerait avant toi.

Je n'ai pas trop vu la fête, juste parlé , sourir, j'ai pu voir les amis que j'ai dessiné debout devant leur double flottant, suspendu en carton, elle était là la magie.




Quelques mois de travail , la vie aussi avec ses vite, lent, vite et j'ai des cernes de la taille d'un tank au dessus de mes bras en allumettes. 

Cette semaine c'est la préparation finale de la vraie grande fête, moins de paillettes mais vraiment moi , à ma façon de planter des choux et des clous: exposition "à la maison" rue des cascades. Cela commence samedi c'est rue des cacades.

On s'en reparle plus tard?




Bisou, bisous

mercredi 17 août 2016

Au commencement était le tank

Ca commence rue de Belleville, à pieds, en chariot,plutôt en tank puisque j'étrenne une nouvelle échelle pliante qui pèse cent bras.

J'avais le choix entre une échelle pliable, lègère ou à peu près , peu couteuse et un molosse encombrant, peu maniable, tarif expensible, ma logique personnelle m'a poussé vers le choix numéro deux. Une vie de poèsie c'est ça, faire chuter les vases de soissons, percuter des murs et faire rire un peu, beaucoup, en le voulant peu, pas, pas du tout.



Je marche lent, on marche lent puisque devant il y a trois garçons en tenues de vacances, de retour d'un bled quelconque d'après le bronzage peu parisen et quelques mots volés. Pas besoin d'être Lupin Arsène et de voler sur les toits ces mots là, ils ne parlent pas ils aboient, un ado ça ne sait pas parler, ça crie plus ou moins fort.



"Obligé de tromper ta copine quand tu regardes toutes ces tentations, c'est le diable". Je me dis que le diable n'est pas si méchant avec lui, il a une telle tête d'idiot que ca doit quand même en éloigner pas mal, même si l'assurance est un passe murailles, quand même..."salope..."..."t'as vu son cul"...tout ça, tout ça. La masturbation ne rend pas sourd maisla frustration grande gueule, c'est certain.

Je crois Nicolas le pierceur malicieux, quelques mots et le peloton d'acnée m'a distancé. Je continue seul avec ce diable qui pèse si lourd que j'ai un chemin de croix en prime.



Entre chien et loup on va cité riverain, un mur familier, visité souvent après une journée à ferrailler feutre contre papier. Un mur familier c'est un repère dans Paris et la vie. Boulangerie, restaurant, visages alliés, ce sont de petites zones de confort qui donnent clin d'oeil et caresses au passage.

C'est un passage de rien, long, haut, sale, creusé, abimé, en face d'un bon restaurant italien entre strasbourg afrique , turqie, kurdistan, inde saint denis et république. Un mur parfait et toujours des rencontres souriantes, de bonnes énergie.

Je joue un peu à Ikea mission suicide avec ma grande échelle qui me fait grincer deux doigts au passage, ils font du bruit quand ils plient mais ils ne peuvent pas être cassés, j'ai trop à dessiner pour ça.

D'abord un grand chat à langue tirée pour faire peur aux peurs, au monde, à tout ce bordel qu'on appelle la réalité et puis mon alter égo part d'enfance entourée de son chez lui,ce qu'on appelle notre monde: alors on inventait des monstres pour effrayer nos peurs.




Le résultat il compte mais, comme pour un tatouage, quand on s'installe plusieurs heures cequi compte c'est aussi le moment. Le moment dit qu'à mi échelle j'ai confirmation d'avoir toujours le vertige. Le moment c'est les pinceaux, brosses qui tombentl ,les lampadaires en panne. Le moment dit surtout que les passants sont toujours aussi aimables cité riverain, même si j'ai la chair de poule mouillée sur cette saleté d'échelle je n'y reste presque jamais seul, deux chouettes inconnus bienveillants. Mais si la bienveillance, tu sais, cette valeur refuge non côté en bourse.

Le temps dit qu'on ne se presse pas , jamais avec lui, la BO du soir c'ets la famille adams, je ne sais pas pourquoi. Au retour seule ma casquette est propre, le reste tacheté de colle, sale, sale et je conduis toujours mon diable de tank. Aux terrasses chics certains dévisagent, grimacent. Aux terrasses prolos_pulaires certains s'excusent, reculent leurs chaises et en bas de la maison jeune qui tient le mur ouvre la porte , la tient, accompagne.

Délit de faciès, solidarité de faciès, je pue le sale, je dormirai bien.

Bonne nuit, bise sur la joue.