lundi 13 mai 2013

Là où les gens vivent

Hier il y a eu un rendez vous raté. C'est dommage, il était beau ce rendez vous, je devais coller pour une enfant au nom de fruit et sa mère sourire foufou et élégance qui n'a pas un nom de fruit. Réveil raté chez elles et lapin pour moi.

Seul à une sortie de métro au nord parisien entre l'homme blanc à trotinette et l'afrique, le travail de découpe de plusieurs heures dans les mains, pour un grand grand mur, mon histoire pour un grand mur.

C'est pas bien grave un rendez vous chouette de raté. Le drame il n'attend pas, il tombe, il écrase ou pas, il te foudroie ou pas, tu le nettoies ou pas au fil du temps mais il n'attend pas, il tombe. Le chouette parfois à ne pas passer il trépasse, comme ces histoires qu'on n'a pas vécu en pensant qu'elles auraient du naitre, si tu en as cent en tête tu te mens si il y en a une tu regrettes.


Souvent le chouette il revient, il y a juste besoin de jouer avec des dates, des heures, le calendrier et on colle des fruits sur nos jours.

Hier...non on rentre pas tout de suite, on prend la rue, la première, celle là on la connait, on l' emprunté avec Madame, après c'est décidé, on se perd, on se perd et on se trouvera.




Sur le chemin un ange en envol de papier déposé, une dame vient sourire, elle connait , elle connait et promis j'invente pas, son nom à elle c'est chevalier. Elle parle, on dit merci parce qu'il n'y a rien d'autre à dire ou inventer, on dit merci. On pourrait ouvrir notre bouche laisser sortir ces mots qui font du bruit, mais ça ne sert à rien, c'est une machine en vain.

On continue, on tourne un peu et on arrive là. On n'est plus trop dans les lieux touristiques représentés, à monmartre les policiers à vélos parlent comme des voyous et n'aiment pas mon papier, ils "racaillent" comme on dit dans les cités, ils inventent les ronds et les carrés comme les militaires croisés lors du service disciplinaire. Aux halles on s'agglutine comme pour la course au marketing, on reviendra parce qu'on a commencé là bas mais ça fait si peu rêver la musique de supermarché.

On arrive là, pas là où les gens courent, pas là où les gens achètent, là où ils passent, marchent, vivent, là où ils ne devraient pas vivre;

içi c'est plusieurs maisons, peut être qu'elles ont brulés un peu, surement qu'on les démolit complétement. Il y a un tas de gravas  haut comme une maison d'hommes, du graffiti, des fenêtres défoncées et aujourd'hui tout est ouvert. On a les yeux qui brillent alors on rentre dedans. Coller ça sert  à rien c'est ça qui est bien, c'est pour ça, c'est comme ça que la vie sert à mieux alors on entre.

On entre, on escalade un peu, on funambule sur une poutre, c'est rouillé partout.J'aime la rouille comme une madelaine de proust, comme cette maison abandonnée où j'entrais enfants, il y avait des photos, du mobilier, des livres. On ne prenait rien au cas où la dame reviendrait. La morte n'a pas ressuscité , des passants ont tout volé.

La rouille, le bois, les pierres, totu est magique comme la vie. On escalade, on marche sur une poutre et on pose un ange, autour  des lettres peintes.




On cache son matériel, invisible de la rue puis on entre, à l'intérieur un escalier, des pièces vides. des murs face aux fenêtres. La vie et son absence. On marche, on pose un personnage, un habitant mi homme mi bête qui regardera le monde le regarder. 


Seconde pièce, un matelas ultra light, on le décale et on pose une tour,si quelqu'un dort içi un jour, par manque de tout, elle le couvera de bien.



On monte, on monte et on est face à face avec un homme, avec un monsieur, içi c'est chez lui. C'est ouvert à tous les vents du monde mais c'est chez lui alors on se sent bête avec notre euphorie, notre joie, on se sent indécent comme un naturiste au couvent. On s'excuse, on s'explique. Il est doux cet homme, il dit qu'il ne faut pas aller plus haut parce qu'en haut il ne préfère pas, il y a beaucoup de caca.

Il veut savoir qui on est , on explique, il dit qu'on est le bienvenu, qu'on peut venir travailler, qu'il y a de la place içi. Il y a de la chaleur içi. On remercie, il brille ce monsieur calme qui n'a rien et beaucoup, on s'en va.


A la sortie on pose un prince sur une porte, un monstre pour le veiller, pour le protéger de tout et de rien et on les laisse là, au milieu de tout ça.

On s'en va, on continue, on colle là où on vit, on pose les mains là où on n'a pourtant pas pas envie de mettre les pieds. Les gens te parlent, pas "la rue" , pas de mode, pas d'art, pas de compétition, on marche, on ne racole pas, on ne mesure. On marche là où les gens vivent, on sourit là où les gens vivent, là où ils ne devraient pas vivre.



2 commentaires :

  1. Merci d'aller là où les gens survivent

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  2. Je découvre votre blog où vous parlez de moi - MERCI- Mon nom est certes Chevalier et mon prénom est Régine comme les reines qui hantent vos collages...Tjs en traque de vos œuvres : bp m'échappent et celles que je découvre m'enchantent. Sûre qu'un jour nos chemins se recroiseront. "Chevalesquement" vôtre.

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