samedi 14 septembre 2013

Le jour du marchand

Sérigraphie en cent exemplaires par Olivier Marescaux


                                                Sacs sérigraphiés par Arrache toi un oeil


Aujourd'hui c'est dimanche et je n'ai pas de roses blanches. c'est le jour du zébu, vingt quatre heures avant celui du knout. Le ciel pleure et c'est pas grave on joue à la marchande à l' UFO rue Jean pierre timbaud toute l'après midi pour le dIY market.

J'aurai des produits, des produits dérivés, est ce dérivant d'avoir des produits? La première fois que j'ai "produit" c'était des autocollants. Je donnais mes dessins et j'en faisais trop peu pour remercier chaque sourire. Alors les autocollants c'était parfait, je les glissais par trois dans une enveloppe, un merci à arabesque au dos et puis ils partaient.

Ensuite des tshirts qui m'ont coûté trois bras parce que j'ai voulu tout, tant, vite, j'ai acheté des tshirts de toute les tailles, pour tout le monde, de taille américaine donc...on pouvait loger gargantua dans le L, au dessus n'imaginez même pas... C'est pas grave c'était que de l'argent, à l'époque j'en avais et quand même c'était magie de recevoir un carton avec un dessin multiplié et de penser qu'il va voyager, qu'on va le porter.

Des badges aussi, comme ceux achetés à quatorze ans où était inscrit "la souris déglinguée" et autres noirs béruriers pour mini cuir à mini âge mais là ce sont mes bonhommes les rois. Du papier aussi, bien sur, beaucoup de papier.

C'est excitant un produit, c'est beau de penser qu'il part ailleurs, qu'il vit ailleurs, qu'il vient d'içi , qu'il viendra là bas.

On m'a écrit déjà que c'était dommage de vendre, que l'art devait rester gratuit, c'est vrai, c'est vrai, la gratuité c'est beau, c'est pur, c'est vrai. Si l'électricité tombait du ciel, que mon frigo s'auto remplissait, que mon propriétaire était un mécéne et que les magasins de bricolage m'accueillaient les bras ouverts en s'exclamant " monsieur chevalier! servez vous!" sans doute je ferai ça, tout gratuit! Zou!

En attendant c'est la vie alors on travaille, je suis en train de divorcer de mon travail d'antan alors je passion travaille, on vend aussi et avec ce qu'on vend on travaillera s'amusera.Est ce que c'est bien , est ce que c'est mal?

Un jour un monsieur costume qui voulait bien acheter beaucoup de mes dessins pour rien et les revendre pour beaucoup parce que selon lui c'était vraiment bien pour moi ( c'est fou tous ces gens quand même qui par amour de l'art veulent bien gagner de l'argent avec toi sans t'en donner pour que tu restes pur) m'a demandé si j'étais en phase de production...Non, non je dessine, je cherche des formes, je mets des émotions sur le papier, je fais des clins d'oeil amoureux, je pleurniche du crayon. Non, non, je produits des badges mais je dessine des dessins.

La différence , la frontière elle est là je crois. Si un jour je produis, si un jour je produis seulement , di un jour il n'y a que du marketing et que je tape dans le dos de gens que je méprise en leur disant " j'ai un projet pour toi", je serai mort un peu.

Il y a pire à afficher...j'aime vendre, j'y prends plaisir, je suis un business man. J'aime vendre parce que c'est rencontrer des gens, pas "les gens" mais des gens avec des âges différents, des têtes diverses, des gens. Ces gens qui viennent toujours ou presque ils sourient, à quelques incidents de parcours près c'est un bonheur. On ne se connait pas, on ne se connaitra pas on se rencontre par le dessin comme un beau musicien avait dit à la fin d'un concert dans un squatt toulousain : "on ne se parlera pas tous mais on s'est rencontrés par la musique, on est amis dans l'esprit".

Tiffany du pied de biche, distributrice officielle de mes personnages m'a dit un jour qu'elle aimait bien les gens qui venaient pour mes trucs parce qu'ils étaient contents de venir. j'aime bien vendre-rencontrer-partager parce que je suis content d'accueillir, content qu'ils viennent.

En attendant...on se voit tout à l'heure?



2 commentaires :

  1. Juste une question: où puis-je acheter vos merveilleux sacs à Paris?
    Merci!
    mavie

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour et merci à vous, vous pouvez tous les trouver au pied de biche, librairie amie rue de charonne

    RépondreSupprimer