dimanche 18 mai 2014

Il ne se passe rien

C'est la nuit et il ne se passe rien. Ici il y a juste un tas de papier qui grandit, s'amoncelle, se disperse. sur le sol, sur mon lit. C'est l'avantage de Paris , en deux pas tu es face à ton coffre à trésors, en face de ton frigo. Vous voulez visiter mon atelier? Bienvenue mon ami, asseyez vous donc sur mon lit, devant mon bureau et par terre.

Les personnages détourés sont suspendus à la fenêtre, posés sur du linge. Ils attendent sagement. Ce sont ceux du jour, il y a toujours ceux du jour, un personnage à carreaux dédicace du jour pour un visage au loin qui m'a fait sourire si près. Il y a un personnage à écureuil et plusieurs autres dont ce seront les premières sorties.

Une première sortie c'est une fête, on leur montre le monde, on les promène, on leur cherche une jolie place. Mille rouleaux de papier attendent dans une cave un brin humide, eux aussi verront le monde mais les nouveaux, les nouveaux ont ce quelque chose de piquant en plus qui les rend favoris.

L'immeuble est calme, étrangement calmes, les jeunes gens modernes qui hurlent, vomissent, lancent des canettes par la fenêtre, éructent en décibel, tenues propres, regards morgues doivent être partis en week end, chercher des confitures chez leurs parents. C'est important les confitures.

Dans la rue ça hurle, ça boit, ça canal st martin. J'ai mon chariot noir , mes vêtements noir sur nuit et bien je serai couvert de suie blanche. Se faufiler, entendre les mots sales de ceux qui rentrent tristes après la chasse manquée, les rires de ceux qui défilent, des mots, c'est plein de mots une nuit.

Premier arrêt, cabane sur le canal, un géant d'ébène fait de la musculation. Il se présente comme "un peu gardien" du square. Il dit qu'il est d'accord si le collage n'est pas grand, si c'est pas raciste, si c'est anti fa. Je sors un personnage plus grand que lui, il est d'accord parce qu'il faut soutenir l'art. Une anglaise à canette dit " tu es sur mon portable".

Des pas, droite, gauche, cercle, retour en arrière, brésiliens, ivresse partout. Du propre, du sale, en avant, en arrière. gare de l'est , "qu'est ce qu'on va faire à gare de l'est?".

Je croise T une jolie gamine qui travaille au restaurant d'une amie, c'est une minute trente chouette parce qu'elle a l'air chouette cette petite.

En face un mur haut, j'y pose un personnage en cape, il s'est peu promené lui aussi, il est là haut et les vendeurs de ose ne me proposent rien parce que , même quand on aime le papier, on ne lui offre pas de fleurs. Je laisse juste mes peurs à la nuit.

Je cherche, je cherche, je colle peu, je redescends d'un petit mur parce quel e vertige me dit que...bien sur que c'est stable et un peu large mais juste un peu large et vraiment haut.



Je cherche. Je dépose le portrait à carreaux sur un angle, le pied sur un angle et un par terre de jeunes gens sourires, le plus grand aide et tant mieux parce que sinon c'était tant pis.

Je cherche, je cherche, un petit espace au milieu de rien, au bout de rien, des plantes, arbustes et le personnage à l'écureuil. Pas debout, caché derrière les feuilles mais de biais, comme si ils allaient s'envoler, ça ne ressemble à rien, j'aime bien. 

"Tu vas coller toute la nuit?" Oh non, t'inquiètes la vie n'est pas si belle.

Recollets, j'irai coller aux recollets et des indiens disent c'est bien. Ils viennent toucher, soulever , recoller soigneusement pour vérifier si c'est vraiment de moi. Les lacets trainent, les vétements sont sales, il est trois heures bonheur. Le dernier sur le pont, toujours quelque chose près de ma porte comme une petite amulette. " Le plus bel endroit est celui où l'on fleurit".

Pas d'images car c'est la nuit, si c'était le jour il n'y aurait pas d'images valables car j'ai un I Phone moins 41. Il ne s'est rien passé.

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