dimanche 27 juillet 2014

Entre rien soit dit

De rien à beaucoup il n'y a pas grand chose, trois petits tours, soleil et air frais ou la tête dans son enfer personnel..Hier les petits rien étaient en chariot vers une route et une fleuve.



Sur le trajet une boutique amie pour point de chute,on ne devrait pas parler de point de chute, ça ne veut rien dire point de chute. Il y a plutôt des lieux qui respirent, habités par des gens qui inspirent. Des lieux où l'on s'assoit, ou pas , mais où l'on parle debout, souriant, agréablement, on n'y chute pas. Ici c'est entouré de meubles et accessoires vintage comme cinquante.

Pour une amie j'ai trouvé des cadeaux, les cadeaux pour les amies ils apparaissent partout, toujours en trois dimensions, comme par enchantement, sans lunettes ad hoc. Quand on aime là c'est un carnage, le monde devient truffés de cadeaux avec son visage souriant superposé.

Rue piétonne d'angoulême, pleine comme un samedi, adolescent on la monte, on la descend, on se croise, on se toise, on se sourie où on fait comme si, non. Chaque petite ville a sa rue nombril , son quartier phare, son sens de déambulation.


Descente vers la charente, "cousin t'as vu?" interpelle le passant inconnu. C'est vrai, mon sac fuit , lentement, consciencieusement, laissant un mélange d'eau et de colle derrière lui, petit poucet, pourtant on ne repassera pas par là.

Passage par la débauche , brasserie charentaise dont les bières sont des objets, dessinés par les uns et les autres, plutôt sombres, la mienne porte un nom de Charleston.


Quelques fantômes du passé,des inconnus d'avant, des connaissances de  pendant les années lycées, une fille ou deux que j'ai crû aimer. Ils passent en voiture, sourient, ont des enfants , parfois grossis, toujours vieillis. Je suis à pied, toujours à pied, à sec, toujours à sec, sans doute vieilli drôlement moi aussi.



Je finis là, ma tournée de papier, , prés du fleuve, entre lui et ce qui fut une piscine. Je finis là, de travers, encore, toujours de travers. J'essaie de me faire croire que c'est le mur qui s'est penché après pour m'embêter après collage mais je me mens si mal que j'y crois à peine.

Je finis là avec un titre volé aux héros intemporels de "la souris déglinguée, adolescence, jeunesse, tempes grises, matin, midi, espoir, salade, tomates , oignons.

Je reviens après , ça compte autrement, il n'y a plus de chariot. Juste des jambes, je me pose sur mes jambes et je les regarde courir de la porte de ma mère, au numéro volé il y a mille ans à l'étang. Il a fait chaud, il est tard alors mes jambes volent, on vole toujours l'été quand vient la fraicheur. On vole, on accélère encore, encore on voudrait que le temps nous avale, fermer les yeux, emplis de l'odeur de l'herbe, de la terre et que le temps nous avale. C'était un beau jour pour vivre.



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