mardi 11 novembre 2014

My name isn't john

Hello mate

My name is not Peter. I am not an east ender. Falt in love with Emma Peel, later with the pistols , 1977's punks and later oi! and so much music. John King is one of my favourite writer , i danced with the mont python's and i hope i'll see a fotball game one day in London but...no definitly no...i am Fred and i come from Angoulême.


Je suis d'angoulême comme on est de la ville où l'on a grandi. Les murs, les rues , les remparts évoquent des visages, des sourires, des regrets, des noms, des peurs et de la lassitude. J'ai monté, descendu ces rues, du plateau vers la maison, de la maison vers l'école à grumeaux, un paquet de fois. Monter, descendre tellement , perdre de vue tellement de gens que quand tu pars, tu décolles. Tu as vingt ou vingt cinq ans, encore des illusions à perdre et tu décolles, tu pars respirer ailleurs comme rastignac et ravaillac.



Tu pars respirer ailleurs, tu veux te griser, tu grises, tu perds la ville qui t'a vu naitre, étouffer de vue et puis tu reviens , tu reviens un peu, puis beaucoup et tu es de là mais plus du tout. Ceux qui sont restés tu ne les connais pas , tu ne les connais plus. Il y a bien des visages familiers, empaquetés ou pas, entourés d'enfants souvent mais tu ne les connais pas. 


Tu deviens un local d'occasion , un local d'avant, avant, avant des murs qui n'ont pas chuté. A paris provincial ,à angoulême de passage. Ils sont doux les passages, pas de course, pas de métro, dormir, lire, dessiner, flâner dans la maison où l'on a grandi et qui a toujours embelli depuis. L'eau coule ici, le long du fleuve , là bas les parisiens courent.


Mon chat y a pris quartier, parisien il était doux comme dans shining, maintenant il a l'allure d'un vieux jardinier, c'est un hooligan converti au bouddhisme. Sur les murs du haut vers le bas je regarde toujours les lézards avec admiration.



Hier je n'y étais pas pour courir le long de la charente, dessiner dans la véranda face au jardin. Hier c'était la BBC session, j'étais invité pour une interview par une équipe de télé anglaise, une émission qui passera dans un petit paquet de temps là, sur la BBC .

C'est une vie étrange que d'être invité dans ton chez toi par des personnes qui n'en sont pas et qui sont d'un pays qui est riche en émerveillements, connexions culturelles. Chez toi, chez soi, je suis dans une bulle et quand je m'y déploie pas vraiment à l'étroit, ne pas se sentir chez soi c'est sans doute seulement essayer de se lier ou approcher des grincheux et des territoriaux, généreux comme une bataille de préau.

Ils sont souriants comme des gens polis, boivent du thé, l'une est moitié indienne, ponctuels, attentionnés, ils ont de l'humour, je crois qu'ils sont anglais. Tu mets tout à l'envers et tu as les français.

Leur angle c'est la bande dessinée, son impact sur les gens ici. A vrai dire je n'y pense jamais mais...J'ai grandi dans une ville où l'on peignait les murs. J'ai vu le premier enfant, à ma campagne, c'était immense, rempli de héros de papier. A ma campagne où l'on vivait heureux je crois dans un HLm vaguement jaunes avec des voisins dont je me souviens comme de gens biens.



Des murs peints qui poussent, d'autres arrivent, tu grandis , tu lis des trucs qui bougent et une bataille spéciale nait sous les traits de Philippe Druillet, tu l'as vu se ternir, presque disparaitre, elle vient d'être rénovée.

Le festival de bande dessinée c'était ce qui changeait la ville, un déferlement, la foule, des parisiens et des gens de loin. Des fêtes et de l'indécence il parait mais j'étais trop petit ou d'aucun sérail. Des matchs de foot entre auteurs, des beuveries, des dédicaces des livres que tu avais déjà chez toi, des discussions. Tout était gratuit, l'odeur de merguez, les bouquinistes dans la rue. c'était pendant alors alors enfant tu ne peux pas ne pas voir, tu grandis avec des dessins, de l'image, forcément de l'image affichée, cachée, partout. 



Au cinéma tu as des après midi à films d'animation, le premier seigneur des anneaux jamais terminé, la guerre des étoiles en une journée, quand tu sors à 20 heures, à douze ans tu es le maitre du monde.

Maintenant tout est payant, tu paies pour entrer dans les expositions, tu paies pour entrer sous le chapiteau où il n'y a qu'à vendre mais peut être que c'est pareil, peut être que ce n'est pas différent, seulement peut être.




Mes petits ans c'était là bas, là dedans. La première inscription sur un mur qui m'ait marqué ( tu crois qu'on parle de tag à angoulême en 1983?) c'est "jean phi tu pues comme une morue" et je continue à venir sourire à ses restes. J'ai embrassé pour la première fois en face, parce qu'elle pleurait, c'était nul, trop tôt, je ne voulais pas, c'était pour faire plaisir. J'ai attendu dix ans le second, c'était nul, trop tard, je le voulais, pour partager le plaisir.

C'est mon enfance, c'était sec, j'ai poussé sec, j'ai pas compris comment  et pourquoi ça marchait les gens, pourquoi on passait notre temps à se mordre mais peu importe, c'est mon enfance et c'était riche aussi.


Vingt ans après le départ je  ne peins pas les murs, juste du papier. j'essaie de répondre à des questions en anglais, tout en laissant la journaliste sourires m'aider et m'aider vraiment et vraiment avec volonté. Je crois que c'est aussi facile que de pédaler en téléphonant tout en lisant une carte mais ...ça se fait. Il fait beau , j'ai choisi le mur d'un lieu abandonné. Il est beau , pierres magnifiques et fenêtres pétées, métal rouillé. C'est calme, calme mais me le confirme un gentil vieux monsieur " bientôt on sera deux cent à jouer à la pétanque"....

Alors on pose la veste et on y va...Ca dure cinq minutes, cinq heures, cent ans, j'ai les mains dedans, c'est le meilleur de nos vies..... Le monde peut bruler, il n'est pas invité.






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