lundi 9 novembre 2015

Brio d'occasion

Aujourd'hui c'était une journée maladroit. Ce n'est pas que je sois adroit parfois non mais il m'arrive d'être maladroit habilement, comme un brio brillant de maladresse. Aujourd'hui c'était maladresse sans panache, juste des yeux de zombie un corps qui tangue, marchant sur les mains et des pieds gauches au bout des bras.

Première tentative de collage, rue Amelot, parce que rue Amelot j'ai mes imprimeurs. Le monsieur SDf sous le pont sourie avec des dents un peu, moi aussi, il souhaite du courage, ca fait bizarre, toujours.

Trois mètres de papier, première laie et scratch! Scrtach! parce que le téléphone sonne au même moment, que le vent souffle, que le mur boit, que la colle trop peu, allez savoir mais scratch et jurons en retour.



Ce n'est pas le jour ...Quand ce n'est pas le jour on pourrait remettre à demain, c'est sur. Demain ce sera mieux , mieux fait, calmement pensé, tranquillement mais est ce que remettre à demain va améliorer aujourd'hui?

Retour à la "maison" et découpe à nouveau, d'autres personnages, deux hommages et récupération de la laie disparue, paix à son âme.

Déambulations, strasbourg- saint denis, tu as tant changé, rappelles toi c'était hier on marchait vite en passant là. Repérage d'un passage où je voudrais coller à nouveau là où dormait un autre monsieur SDF qui m'avait demandé de le faire.

Il n'est pas là , je crois ou alors on ne se reconnait pas mais les autres me désignent des murs, des oeuvres de papier, demandent 5000 euros pour obtenir cinq millième de richesse. Le seul mur intéressant est celui au pied duquel sont leurs matelas alors ce sera une prochaine fois. Ils veulent tout pouuser, l'un d'eux m'affirme qu'il s'en fout, que je peux tout recouvrir de colle mais...c'est journée maladresse, mes plaisirs ne valent pas un matelas.



On continue, en haut d'escaliers collage d'affection, c'est les plus beaux toujours, petits ou grands. Plus beau comme le partage, plus beau comme plutôt dormir contre une peau aimée dans un canapé miteux que seul dans un hôtel sans âme et plein d'étoiles.



Karl est déposé sur un mur après la rue des coiffeurs à rabatteurs, après avoir revu un A4 qui a trois ou quatre ans, craquelé, morcelé, inspiré de Zebraman, un des plus grands beaux films fous de ma collection.




Plus loin , encore un peu plus loin il y a un monsieur à balai et ciré jaune assis ,l'air un peu fatigué. Je lui demande si cela le gêne que..."Vas y mon poto, au contraire ce sera mieux". "Avoir des potes" ce doit être un des pires morceaux d'oxmo puccino mais je prends l'amitié en jaune furtive de l'homme inconnu.

Je colle, je colle l'enfant à la torche qui échappe au monde, serpents sortant de son cerveau et projection de tigre les dégageant. Je colle, laborieusement, de biais, la dernière laie n'est pas coloriée...Oups! Journée maladresse mais c'est pas grave, l'enfant brun à lunettes et questions apprécie et puis moi aussi au fond. 


Pas lents, retour, fatigué, un couple craque, s'engueule, s'invective , si ils sont en couple c'est surtout elle parce que lui semble s'en soucier comme d'une allumette craquée. 

Journée maladresse, j'ai troqué les faux pas contre une ballade juste, il reste la fatigue.

Bise, c'est déjà à demain.



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