vendredi 17 octobre 2014

Toujours et à jamais

En mars dernier j'ai du m'expatrier, quitter le triangle magique Belleville-Gambetta-Ménilmontant que j'avais choisi pour cocon et descendre vers le canal Saint Martin et ses pique-nique à bière. M'expatrier parce que c'est paris tu sais, les travaux qui doivent être faits, la chaudière qui doit être révisée, le bail qui doit être signée...un jour, un jour et puis tu finis par partir.

En Mars quand je suis descendu chez les jeunes gens parfumés qui font parler les basses toute la nuit, te jaugent pour savoir si on doit te dire bonjour et vomissent à l'entrée Thomas emménageait en face. En face c'est un hôpital. Je ne suis pas allé le voir, j'avais besoin de quelques jours pour encaisser, me construire un visage de " ça va aller", un mensonge rassurant sur peau.

Normalement je sais faire, bien faire mais là... J'avais vu la fin d'histoires d'amour qui m'étaient prunelles, des présences qui devenaient des absences, je marchais mais là...C'était pas des chemins qui se séparent, c'était une route close.

Evidemment c'est pas juste, c'est rarement juste, on le sait tous, la méchanceté ça doit museler les microbes, ça vit long une pourriture.

Thomas est parti vite, je l'ai peu connu, on a juste travaillé six ans ensemble. Il m'a juste battu en blagues second degré, en calme, en gentillesse. J'ai juste aimé ce qu'il était sans trop l'approcher finalement et puis, et puis je l'approcherai plus. C'était en mars et je savais que j'aurai du mal, ça ne s'explique pas, c'est comme ça comme on dit pour mettre des mots en carton sur les émotions en béton.

Il y a eu les moments face aux soins palliatifs, l'enterrement, les mots entre nous , entre eux parce qu'eux le connaissaient mieux, j'y étais mais c'était pas mes mots, c'était le langage que je connais moins, pas que ça compte pas mais je le porte mal.

Je l'ai posé là, tout près d'où il a vécu un petit petit peu: Tom poussera toujours, parce que c'est pas possible de disparaitre vraiment, elle n'est pas si close la route, ses enfants sont des gouttes d'eau et puis nous on pense à lui encore, qu'on l'ait connu un peu ou beaucoup alors:

Tom poussera toujours.








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