samedi 21 novembre 2015

Le monde ne m'a pas déçu, je n'ai jamais cru en lui.

Tout est irréel, trop réel en fait. Comme ailleurs, comme toujours. Douteux qu'il y ait un Dieu mais certain que l'homme détruitLe monde nous a rattrappé.

On va d'un point à l'autre, on grince des dents, silence, colère, sort, embrasse, seul, zombie, groupe, chaleur, haine,haine,haine, amour mais c'est pareil. Qu'on hymne à la vie ou pleure, deuil c'est pareil. Même préservés on est en deuil.On va d'un point à l'autre et les plus forts sont des repères écroulés dedans.

Rien n'a changé à part que les bruits, les sons, les odeurs qu'on n'aimait pas on les déteste maintenant. 

Sonnés, on sait que c'est pour durer, que ça reviendra. Oreilles bouchonnés pour ne pas écouter les controverses politiques, ceux qui se transforment en chien arrachant de l'attention autour des dépouilles au son "d'à qui la faute? ". Oreilles bouchonnées pour ne pas voir une minute d'information diluée en trois heures.

Des morts à Saint Denis, on ne se réjouit même pas, paix pour les enfants dévoyés qu'ils ont été et rien à signaler parce qu'une parcelle de mal est écrasée contre un mur. Ils ont choisi, eux. On n'ira pas danser sur la tombe d'un salopart parce qu'il y aura toujours mieux à faire et des tombes à fleurir.

Le minimum...strict et le reste du temps, aller d'un point à l'autre. Sentir des gens, sourire, relier, rien à faire de mieux, de moins. Le corps lachera , lache déjà et on le remerciera pour ça , de nous rappeler qu'il est là et qu'on a mieux à faire que deux cent mètres en dix minutes appuyé contre un mur.



Hier...hier on a dessiné sur un cerceuil. C'est beau, bien sur c'était beau. Pour la famille et sa force que de l'admiration, en prendre autant dans la figure mais ne pas accepter de voir une personne réduite à un corps. Décaler sa douleur pour ciseler une boite de bois qui devient un esquif, accompagne, rester connectés à la personne et ce qu'elle aime, putain de beau. Putain de beau mais...non on ne devrait pas avoir à dessiner sur ces cerceuils là. Bien sur on devrait dessiner sur des cerceuils, chanter, danser, embrasser les personnes que sont ces morts mais...parce qu'ils seraient morts comme des cons. Ils seraient morts vieux, électrocutés, foudroyés, crise-coeur-boum,suicidés, ils seraient morts... merde! merde! merde! Mais pas volés, pas morts volés.

Oui c'était beau, on a souri entre inconnus, bu café machine, assis par terre , peinture pue mais ...qui dans la pièce pourrait avoir été content, vraiment content d'être là?

Dans ce lieu en banlieue, après avoir traversé un pièce pleine de cerceuils on a souri, beaucoup, bulle. Accompagner et la famille était belle mais...on ne devrait pas. On ne devrait pas mais on doit, on sait qu'on doit, tenir, serrés, soutenir, donner et panser ceux qui ont pris vraiment et la part de nous qu'on veut pas forcément regarder . On va embrasser la vie, bander, virevolter, assumer nos envies ,aller chercher nos appétits, jouer nos rôles de gentils dans l'entraide et le partage car il y aura toujours du monde pour les rôles de connards.

Le monde ne m'a pas déçu, je n'ai jamais cru en lui.





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