mercredi 25 novembre 2015

Un matin à Clichy

Matin tôt, trop tôt...Ligne 13 trop treize. Sur le quai bim, bam, boum c'est paris fourmies, tu n'es plus une personne tu es un plot, on s'appuie, le bouscule, piétine, c'est charnel sans sentiment comme une nuit de chaur triste, sans amour ni magie.





On regarde passer les métros , comme une vache en moins gros , soucis sur la ligne mais sur la treize le soucis c'est la ligne elle même , pas ses aléas. Flux constant, fou permanent.



Arrivée à Clichy, c'est exotique clichy terre inconnue et puis pendant six ans de vie ma treize à moi me menait à Saint-Denis, dyonisien d'occasion pour ces années là.

Quelques pas et c'est l'école. Collés sous ma peau mes os ont froid, il ne faudrait jamais maigir. Un portail, un autre entre les deux il y a une dame parle fort alors j'invite mon monstre à lui parler miroir, ca fait tintamarre, casseroles, bim bam boum.

Dans les murs c'est ce pays des chaises naines, des tables jivaros, des toilettes miniatures, des accessoires de maison de poupée, école maternelle, taille enfance, petit enclos. Couleurs, calme, sourires.



La cour est vide, silence, je regarde les murs , seul avec eux et mes personnages de papier à leur présenter. Sentir, sentir qui va où. Seul et puis...pas vraiment parce qu'aux fenêtres il y a des visages d'enfants, des sourires curieux, des nez écrasés contre la vitre comme de petits boxeurs ventousés. Ces jeunes femmes qu'on appelle "maitresse" passent, parfois, les enfants crient "Fred le chevalier!" parce qu'elles ont travaillé, qu'ils te connaissent pour quelques jours, quelques heures.



C'est une bulle comme la colle à étaler sous le papier qu'on dépose. C'est une bulle entre les immeubles sous la chaleur du soleil et la froidure de la pluie. Il y a peu de mots, juste des sourires et de la lenteur.



Le monde attendra, c'est une bulle.

Merci.

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